Performance vs Robustesse : et si nos entreprises prenaient exemple sur la nature ?
- Marie-Laure
- 5 mars
- 3 min de lecture

Mars est là, le printemps approche, et la nature explose de vitalité.
Pourtant, nos organisations semblent suivre une trajectoire opposée : essoufflées, sous pression, fragilisées face aux crises.
Depuis des années, on nous répète inlassablement qu'il faut aller plus vite, être plus efficace, viser plus de performance.
Mais à quel prix ? Burn-out, désengagement, turn-over, quiet quitting… Autant de symptômes d’un modèle qui s’épuise.
Et si nous faisions fausse route ?
Performance : une quête devenue toxique ?
Dans un monde en perpétuel changement, la performance a longtemps été le Graal des entreprises.
Plus de productivité, plus de rendement, plus d'optimisation… Tout doit aller plus vite, au risque de négliger l'essentiel : la capacité à encaisser les chocs.
Les crises successives — sanitaires, économiques, écologiques — ont mis en lumière une réalité troublante : les entreprises ultra-performantes sont souvent fragiles.
Trop rigides, trop dépendantes d’un modèle unique, elles peinent à s’adapter dès qu’un imprévu survient.
Un management sous tension, toujours en quête du "next big thing"
Des équipes à bout de souffle, poussées à faire toujours plus
Un rejet grandissant de cette course effrénée, notamment chez les nouvelles générations
La Gen Z, en particulier, nous envoie un message clair : elle refuse ce modèle de sur-sollicitation. Elle privilégie le sens, l’équilibre et la résilience. Un signal fort qu’il est temps de repenser notre approche.
La robustesse : un modèle inspiré du vivant
Olivier Hamant, biologiste à l’INRAE, propose une alternative fascinante : la robustesse. Un concept issu de la biologie qui consiste à rendre un système capable de rester stable malgré les fluctuations de son environnement.
En clair, une entreprise robuste n’est pas celle qui court le plus vite, mais celle qui sait absorber les crises, s’adapter et durer.
Mais voici le twist qui fait vaciller nos croyances :"Devenir robuste, c’est aller contre la performance."
Pourquoi ? Parce qu’un système trop optimisé est aussi trop fragile. Il manque de marges de manœuvre. Dans la nature, un arbre qui pousse trop vite développe un bois plus tendre et casse plus facilement sous l’effet du vent.
À l’inverse, un arbre robuste grandit plus lentement, mais ancre profondément ses racines.
Transposé au monde de l’entreprise, cela signifie :
✅ Accepter d’avoir des “temps morts” ou non rentables à court terme, afin d' encourager l’innovation et la réflexion
✅ Réduire la pression sur les équipes pour favoriser l’engagement sur le long terme, l'énergie de tous, la santé mentale, l'adhésion au projet
✅ Construire des modèles d’organisation plus flexibles, capables d’absorber les chocs. En fini avec les organisations pyramidales, la pléthore de chefs et leurs contrôles.

Comment bâtir une entreprise robuste ?
Adopter une stratégie de robustesse ne signifie pas renoncer à toute ambition. C’est un changement de paradigme qui repose sur des piliers concrets :
1️⃣ Privilégier la diversité et la redondance
Plutôt que d’hyper-spécialiser vos ressources et vos process, favorisez la polyvalence et la capacité d’adaptation. Un système robuste ne repose pas sur un seul modèle, mais sur plusieurs options en cas de crise.
2️⃣ Réintroduire des marges de manœuvre
Dans un environnement ultra-compétitif, on a tendance à tout optimiser au maximum.
Or, c'est justement cette optimisation excessive qui nous rend vulnérables.
Acceptez des temps de respiration, des espaces de réflexion, des équipes moins en tension.
3️⃣ Changer notre rapport au temps
Plutôt que de courir après des gains immédiats, investissez dans la durée.
Un management plus humain, une organisation plus souple, des objectifs réalistes : autant de leviers pour bâtir une culture d’entreprise durable.

Et vous, quel choix faites-vous ?
Performance ou robustesse ? Continuer à pousser les équipes et les process à l’extrême ou bâtir une organisation plus résiliente et adaptable ?
La nature nous montre la voie : la croissance la plus durable n’est pas celle qui va le plus vite, mais celle qui s’adapte aux cycles et aux imprévus.
Et si nous changions enfin de logiciel ?
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